Dimanche 1 mars
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via Mail. Pour le moment, une petite histoire pour les amateurs :
« Le même jour , le 13 août 1899, à Champigny, Michel retrouvait Rosalie après plus de six mois de séparation. Toujours bienvenu chez les De Bussin, qui le traitaient comme un parent, il était au
centre des attentions des trois filles, de leur mère et du patriarche. Même le gendre cocu, son ami et rival Grégoire Besace, le traitait aimablement. On le pressait de questions sur l’Egypte, on
le félicitait pour son nouveau roman…Mais Michel ne quittait pas des yeux le ventre rond de Rosalie qui restait discrète et souriante.
A l’heure du café, Rosalie trouva le moyen de s’isoler avec lui dans le boudoir où elle avait reçu sa meilleure amie. Elle s’assit dans la causeuse, tandis que son amant restait debout. Michel ne
put s’empêcher de lui poser très vite la question qui le taraudait depuis décembre.
• — Suis-je vraiment le père ?
• — Aucun doute, je te l’ai dit ! Pourquoi avoir disparu ainsi ?
• — J’avais besoin de prendre du recul, pour réfléchir… Et vis à vis de Grégoire, que faire, que dire…
• — Je vais te rassurer. J’ai eu une longue explication avec lui. C’est un peu difficile à comprendre, mais il avait tout prévu, tout voulu depuis le début.
• — Comment ? Que veux-tu dire ?
• — Il trouve à cette situation une jouissance très intense, un plaisir sombre et douloureux comme il dit.
• — Tu lui as raconté ?
• — Non, il préfère imaginer. Il jouit d’être cocu. Il jouit de savoir qu’on me baise…
• — On ?
• — Que tu me baises, que tu m’encules… Et que je sois enceinte de toi, c’est un summum pour lui.
• — Ce n’est pas possible…
• — C’est ainsi. Réfléchis, ça explique tout. Tu comprends pourquoi il a tout fait pour obtenir ma main ? Il savait que tu étais mon préféré. En m’épousant il était certain de réaliser son rêve
de cocufiage systématique. Il voulait voir éclore l’œuf d’un autre dans son nid. Mais pas de n’importe qui, de toi. Et c’est pourquoi il reste aussi amical envers toi. Je crois qu’il aime que je
l’humilie un peu, tant que cela reste entre nous.
• — J’ai du mal à y croire.
• — En voici une dernière preuve: nous devons partir en voyage aux Pays Bas cet automne, après la naissance du bébé. Grégoire m’a dit qu’il voudrait que tu viennes avec nous.
• — Il veut tenir la chandelle ?
• — Non, je ne crois pas… Peut-être écouter aux portes…
• — Tout cela est troublant, j’hésite…
• — Ah, tu n’es pas drôle ! Je t’ai connu plus cochon. Aurais-tu moins d’imagination dans la vie que dans tes romans ?
Tout en parlant, elle avait peu à peu remonté l’ample robe qui enveloppait son corps et son ventre rond du huitième mois, dévoilant qu’elle ne portait rien en dessous. Une ligne sombre marquait
sa peau du pubis au nombril. D’un geste ample elle passa son vêtement par dessus sa tête et le jeta en boule sur le tapis. Ses seins avaient plus du double de leur petit volume initial. Pierre se
laissa tomber à genoux et approcha ses mains hésitantes de son nombril.
• — Touche le mon amour, c’est ton enfant.
Il osait à peine l’effleurer, elle s’avança vers lui à la recherche d’un contact plus étroit. Sa légère caresse circulaire s’élargissait peu à peu vers les flancs et sous les seins qu’il osa
enfin empaumer, provoquant chez elle un soupir bref mais fort, accompagné d’un tressaillement de tout le corps. Leurs bouches se retrouvèrent et il commença à se déshabiller. Rosalie n’attendait
rien d’autre, mais ils butèrent vite sur l’obstacle que formait ce ventre qui les obligeait à faire l’amour à distance. Elle se laissa glisser à genoux sur le tapis et posa les coudes sur les
coussins chauds, pour offrir sa croupe.
• — Viens par là, du côté de mon vice…
Pour Rosalie et son enfant le grand jour était arrivé. En prévision de ce moment elle dormait depuis quelques jours sous le toit de ses parents. Sa jeune sœur Isabelle, la perfide qui intriguait
pour lui ravir Michel, s’en fut, en compagnie d’une bonne, quérir le médecin accoucheur.
En proie à des contractions douloureuses, elle découvrit que marcher dans sa chambre et sur le palier la soulageait. Par moments elle pouvait s’appuyer dos au mur en fléchissant les jambes, ou
bien, dans les périodes de répit, elle retournait sur son lit. Sa mère venait régulièrement s’asseoir dans un fauteuil à son chevet et lui dispenser de bonnes paroles.
Seule un moment, elle ressentit l’envie de se caresser pour soulager la douleur diffuse qui subsistait entre les contractions. Elle ramena un édredon sur elle, pour le cas où sa mère reviendrait,
puis glissa une main sous sa chemise de nuit et commença à se masturber. Le réconfort que lui apportait ce geste l’encourageait à accentuer ses caresses pour se rapprocher de l’orgasme, mais une
nouvelle contraction s’annonçait. Elle se leva pour affronter l’onde de douleur qui traversait son corps, fit quelques pas jusqu’au mur pour y plaquer son dos. Soufflant longuement comme pour
évacuer sa souffrance elle pensait déjà à la volupté qu’elle pourrait bientôt se donner. Elle revint sous son édredon pour s’y branler en paix. Ses seins gonflés réclamaient leur part de caresses
et elle ne les laissa pas en reste. Les trois doigts glissés dans son sexe ressortaient chaque fois inondés et peu à peu elle inondait ses draps. Elle comprit qu’elle perdait les eaux petit à
petit. Malheureusement, le retour des contractions lui interdisait à chaque fois d’arriver à l’orgasme. Elle rêvait d’un homme attentionné à ses côtés, de préférence le père de l’enfant, qui
aurait pu continuer les caresses… A quelques occasions, avant sa grossesse, Michel lui avait introduit la main entière dans le vagin, lui procurant des orgasmes intenses, mais elle savait bien
qu’aucun homme n’aurait le cran de l’assister pour cette naissance. Ils auraient trop peur de « faire mal au bébé », éternel prétexte de leur lâcheté, de leur peur de la « femme ».
Toujours à la recherche d’un orgasme qu’elle ne trouvait pas, Rosalie vit le médecin faire irruption dans la chambre, entourée d’une sage-femme, d’Isabelle et de leur mère. C’était la fin de la
tranquillité, il fallait jouir tout de suite ou jamais. Abandonnant toute pudeur, elle s’agita désespérément sous son édredon et soudain se cambra dans une jouissance brève et douloureuse que les
témoins compatissants prirent pour une nouvelle contraction. Elle en perdit les eaux restantes, mais on lui changea rapidement son drap. Quelques secondes plus tard, la véritable contraction
s’annonçait et Rosalie voulut se lever.
• — Allons, Madame Besace, restez allongée, dit le médecin.
• — Non, docteur, je vous assure, depuis tout à l’heure je le fais et ça me soulage.
• — Je n’étais pas là, je vais m’occuper de vous maintenant.
• — Docteur, j’ai mal, je voudrais me lever s’il vous plaît.
• — Je suis médecin, madame, je sais ce qu’il vous faut. Vous allez contre toutes les prescriptions de l’Académie. Allongez vous, levez les jambes, je vais vous examiner !
• Le Diafoirus des utérus était un nabot chauve et imbu de lui-même, Marie lui céda avec un mauvais pressentiment pour la suite. Il la tritura sans douceur avant de déclarer.
• — Il est descendu, bonne présentation, restez comme cela. De l’eau chaude, des linges…
• — Docteur, je souffrais moins quand je pouvais me lever et fléchir un peu les jambes, je sentais qu’il descendait mieux.
• — Madame, vous ne voulez pas accoucher accroupie comme une négresse ! Dans une telle position, je ne pourrais plus vous ausculter, je ne suis pas contorsionniste !
Vaincue par des contractions de plus en plus fréquentes, douloureuses et inefficaces en raison de sa position allongée, Marie cessa de se battre et resta seule face à sa souffrance.
Quand Rosalie reprit ses esprits, la sage-femme lui présentait le bébé, pauvre petite chose torturée avant même d’être au monde, meurtri et endolori comme la délicate machine à jouir de sa
mère.
• — C’est un beau garçon, madame.
Elle tendit les bras pour accueillir cet enfant qui lui faisait oublier toutes les avanies de cet accouchement douloureux et même tous les plaisirs licencieux à l’origine de cette grossesse.
»